Les réseaux sociaux, outils principaux de recrutement?

Voici un article intéressant paru dans Le Monde.fr / Technologies au mois de juin dernier qui me semble très intéressant car il donne des chiffres et fait donc un point de la situation plus européen sur la percée des Réseaux Sociaux dans le monde du recrutement. Il reste du chemin à faire, mais le mouvement est amorcé!

Les réseaux sociaux, outils de recrutement ?

LEMONDE.FR | 21.06.10 | 11h21  •  Mis à jour le 21.06.10 | 12h03

Une page de profil du réseau professionnel Linkedin.

Une page de profil du réseau professionnel Linkedin.Linkedin

Près de 30 millions de d’inscrits sur le réseau social professionnel Viadeo, lancé en 2004, dont 3,5 en France ; plus de 70 millions sur Linkedin dans le monde, dont la version française, lancée l’an dernier, en compte près de 2 millions… Ces réseaux professionnels en ligne sont en pleine croissance, mais ceux-ci sont-ils vraiment utiles pour les candidats et les recruteurs ? Tel est l’objet d’une étude du site de recrutement Regionsjob.com, portant sur plus de 2 200 candidats, âgés de 18 à 60 ans, et sur 157 responsables des ressources humaines, présentée vendredi 18 juin.

  • Les réseaux sociaux sont-ils massivement utilisés à des fins professionnelles ?

Les sites de recherche d’emploi, utilisés par 97 % des candidats, demeurent les principaux supports de recherche, devant les candidatures spontanées (71 %). Ils sont 36 % à déclarer utiliser les réseaux sociaux dans leur recherche d’emploi. “Les réseaux sociaux servent à prolonger le réseau personnel. Ceux qui utilisent les réseaux sociaux sont également plus actifs sur les autres plates-formes de recrutement”, souligne Flavien Chantrel, chargé de projet Web communautaire de RegionsJob. Alors qu’un candidat utilise en moyenne quatre modes de recherche différents, les utilisateurs de réseaux sociaux en utilisent 4,8.

Du point de vue des recruteurs, l’outil de prédilection demeure largement le site d’emploi (88 %), devant les candidatures spontanées (80 %) et le site des ressources humaines de l’entreprise (61 %). Représentant 47 % des réponses, les réseaux sociaux arrivent au même niveau que les cabinets de recrutement. “Il ne faut pas nécessairement y voir une concurrence ; s’ils peuvent paraître chronophages pour les entreprises, les réseaux sociaux sont un bon outil pour les cabinets, afin de cibler des candidats potentiels”, explique Gwenaëlle Hervé, responsable de la communication de Regionsjob.

  • Quelle importance pour les utilisateurs ?

“Les candidats à l’emploi sont assez sceptiques sur l’utilité des réseaux sociaux à des fins professionnelles. Les réseaux spécialisés s’en sortent toutefois mieux”, observe aussi Flavien Chantrel. 34 % des candidats sondés par Regionsjob pensent en effet que le réseau professionnel Viadeo “joue un rôle important” dans la recherche d’emploi ; ils sont 26 % à plébisciter Linkedin. Les autres réseaux sociaux font l’objet d’une plus grande défiance. Seuls 7 % des candidats sondés estiment que Facebook est utile à la recherche d’emploi ; le site de micro-blogging Twitter ne recueille que 9 % d’opinions favorables.

Chez les recruteurs, seuls 19 % estiment que les réseaux sociaux sont un moyen important de trouver des candidats, contre 77 % pour les sites d’emploi. “L’arrivée des réseaux sociaux est plutôt bien intégrée, mais il s’agit d’un outil additionnel, qui ne vient pas bouleverser les usages des recruteurs”, remarque Gwenaëlle Hervé.

  • Quel est le profil des candidats ?

Sur les réseaux sociaux, les chercheurs d’emploi sont âgés de 25 à 34 ans, majoritairement titulaire d’un bac + 5, la plupart du temps “en situation de recherche passive” car déjà en poste, et recherchent majoritairement dans la communication et le marketing.

Le recruteur type, lui, est un dirigeant d’entreprise de moins de 50 salariés, en quête de commerciaux, informaticiens et ingénieurs. “Les profils les plus faciles à trouver sur les réseaux sociaux ne sont pas nécessairement ceux que recherchent les recruteurs”, note Gwenaëlle Hervé.

  • Y a-t-il du profilage sur les réseaux sociaux ?

36 % des recruteurs sondés affirment faire des recherches sur les candidats potentiels, mais seulement 5 % disent avoir écarté une candidature après avoir trouvé des traces négatives. Ils sont 8 % à avoir embauché après avoir trouvé des traces positives. “Les recherches ne sont effectuées ni par toutes les entreprises, ni systématiquement pour tous les profils. L’e-réputation (réputation en ligne) est une information complémentaire, qui n’est pas prise au premier degré par le recruteur”, souligne Gwenaëlle Hervé.

Les candidats ont de plus en plus conscience des enjeux liés à la réputation en ligne. Dans cette perspective, plus de deux tiers des postulants en ligne ont fermé l’accès de leur profil Facebook au grand public. Toutefois, la vérification des “traces numériques” n’est pas systématique : les candidats vérifiant régulièrement les résultats de leurs nom et prénom dans le moteur de recherche de Google représentent 54 % des cas.

Laurent Checola

Laisser un commentaire

*