En recherche d’emploi, attentif au marché, en veille dans le cadre de vos missions… en vitrine, vous êtes inscrit sur un réseau pro tel queLinkedIn ou Viadeo. Ou pas. Question de projet. Quel qu’il soit, l’efficacité de votre positionnement dépend d’une bonne réflexion préalable. La preuve par l’exemple.
Sandrine Avenier, responsable marketing et communication chez Cezanne Software, est une early adopter. Elle a découvert les réseaux professionnels numériques en 2005 et s’y est immédiatement intéressé pour gagner en visibilité et être sollicitée par les recruteurs. À raison d’un mi-temps par semaine de présence sur OpenBC (l’actuel Xing), « le seul à proposer à l’époque des rencontres IRL (In the Real Life) », puis sur Viadeo et LinkedIn, elle a décroché un job au bout de trois mois.
Même scenario pour Stéphane Ville, Executive VP Sales & Marketing chez PagesOnDemand.com. Il mesure tout l’intérêt de sa présence sur LinkedIn qu’il privilégie pour son positionnement international : « Quand j’étais en recherche, j’ai eu trois fois plus de résultats via LinkedIn que par les autres canaux ».
L’un et l’autre utilisent aujourd’hui ces réseaux dans le cadre de leurs fonctions pour chercher des contacts (clients ou prospects), des collaborateurs, pour s’informer et communiquer. Il est vrai que leur métier s’y prête particulièrement bien.
Le bénéfice qu’ils tirent de leur présence sur les réseaux n’est pas le fruit du hasard. Ils ont un projet bien défini, sont transparents, leur profil est repérable grâce à un choix judicieux de mots-clés, ils s’impliquent dans des groupes de discussion, ont bien qualifié leurs contacts, ils transforment les mises en relation virtuelles en rencontres réelles. Et surtout, ils savent donner, « à commencer par donner son avis sur les groupes, avis qui vous positionne en pro de tel sujet », explique Stéphane Ville.
En phase de recherche, ils ont investi du temps (entre 2 et 4 heures par jour), et de l’argent, optant pour une version payante afin de ne pas être limités dans leurs actions. Notons néanmoins que le différentiel de tarif entre Viadeo, Xing et LinkedIn n’est pas négligeable, même si le retour sur investissement est réel aux yeux de nos deux témoins : moins de 100 euros annuels pour les premiers contre environ 500 euros pour le dernier.
Hors cette hyperactivité, point de salut ? Ce n’est pas l’avis de Dominique C., professeur d’économie et de gestion, qui voit aussi dans ces réseaux « un outil de réflexion » sur son parcours professionnel. C’est également celui de profils plus passifs, pour lesquels être présent n’engage finalement à rien et permet d’accroître sa visibilité. Ça se discute.
Car si nombreuses sont les raisons d’être présent aujourd’hui sur ces réseaux, il en existe aussi d’excellentes pour les éviter. Selon Philippe Zourabichvili, conseil en stratégie et organisation RH, et codirigeant de Cliris, « sans projet, sans réflexion préalable sur son identité numérique et son e-réputation, sans capacités de communicant (capacités rédactionnelles, de synthèse, à choisir les informations que l’on met en avant…), autant s’abstenir. »
Et les abstentionnistes des réseaux pro existent, nous en avons rencontré. Bertrand U., ingénieur systèmes et réseaux dans une SSII, a choisi de n’être présent que sur le très controversé Facebook, à titre professionnel et personnel. C’est sans angoisse qu’il mêle les genres sans jouer avec le feu car sa stratégie est claire. Pour lui, unité de lieu = gain de temps et résultats tangibles. « J’y trouve des informations techniques, découvre de nouveaux contacts, je garde le lien avec d’anciens collègues et vois passer des opportunités. Pourquoi me disperser ? ».
Les abstentionnistes radicaux existent aussi. Inscrits sur aucun réseau numérique, leur carrière n’en pâtit guère car ils exploitent au mieux le potentiel de leur réseau réel.
Et vous, pourquoi (n’)êtes-vous (pas) sur les réseaux pro ?