Etude sur l’adaptation progressive des RH aux Réseaux Sociaux

Article intéressant qui s’appuie sur une étude menée par l’’ANDRH et Novamétrie démontrant que les Directions RH en viennent relativement  progressivement à l’utilisation des Réseaux Sociaux. En cause un certains nombre d’inconnues et des nouvelles pratiques à mettre en place. Pourtant leurs salariés interagissent déjà en ligne.


Une étude de l’ANDRH, en collaboration avec Novamétrie, publiée le 5 avril 2011, propose un regard croisé de 122 DRH et de 1000 salariés sur les évolutions des pratiques RH, en matière de réseaux sociaux, depuis 18 mois. Des pratiques qui évoluent… doucement.

« Si les réseaux sociaux n’ont pas fondamentalement changé les pratiques RH, il s’agit d’un outil complémentaire qui les fait évoluer », note Christophe Excoffier, président de Novamétrie. Ainsi, selon l’étude, si 1/3 des DRH admettent que leurs pratiques évoluent, 61% affirment qu’il n’y a pas eu de changements profonds. Une évolution en douceur, en quelque sorte. Pour Armand Mannechet, président du groupe ANDRH Paris XVIe, « les réseaux sociaux participent au développent du knowledge management, le partage des connaissances de chacun au profit de tous ». Comment ? Du point de vue des DRH, les réseaux sociaux permettent la création, l’animation et le développement des communautés. Une pratique intéressante à plusieurs titres : d’abord pour créer du lien social (86% des DRH), mais également pour s’adapter aux comportements numériques des salariés. Par ailleurs, 72% des salariés présents sur les réseaux sociaux sont membres d’une communauté.

Attirer et fidéliser les salariés

L’animation, le pilotage et l’organisation des réseaux sociaux représentent une réelle opportunité de changer les pratiques RH. S’ils souhaitent attirer et retenir les meilleurs talents, les professionnels RH ont donc tout intérêt à s’y engager. D’autant plus que 3/4 des salariés présents sur les réseaux sociaux y voient une opportunité de recrutement externe. On en compte plus de la moitié à estimer que les réseaux sociaux jouent un rôle grandissant dans le cadre de l’activité professionnelle.
Pourtant, si la part des réseaux sociaux dans le recrutement a tendance à légèrement augmenter, elle reste relativement faible (9%). Dans le même temps, les salariés développent leur marque personnelle sur ces réseaux et 15% des collaborateurs interrogés y ont déjà cherché un emploi.
On note également que si les 3/4 des salariés sont présents sur des réseaux sociaux externes à vocation personnelle comme Facebook, 1/3 possèdent un compte sur des réseaux sociaux externes à vocation professionnelle comme LinkedIn ou Viadeo.

Les salariés, porte-paroles incontrôlables ?

Une trop lente adaptation à ces nouvelles pratiques entraine des risques pour les entreprises, notamment en termes d’image. Si 61% des salariés interrogés parlent de leur entreprise de manière positive sur tous les plans (travail, collègues, entreprise, hiérarchie) et que 4 salariés sur 10 s’en proclament porte-parole, 13% en parlent négativement. 1/3 des salariés admet adopter un langage, une conduite et des règles de bienséance différentes sur les réseaux sociaux qu’en réunion. Ces salariés qui « sont très difficiles à encadrer » de l’avis d’un interviewé, ne sont pas toujours au fait de la législation et risquent donc de mettre en péril malgré eux, la réputation de leur entreprise. On en note ainsi près de la moitié (45%) à admettre que la législation sur les réseaux sociaux représente une « terra incognita ». Ainsi, 19% pensent se trouver dans leur droit s’ils venaient à critiquer une entreprise ayant mal agi à leurs yeux, 16% à ne pas craindre la justice lorsqu’ils twittent leurs doutes lors de la recherche de travail sur un futur employeur. Aussi, échanger des projets en cours (8%) ou encore critiquer le DRH de leur entreprise (10%) ne leur semblent pas répréhensible. Autant d’agissements déjà condamnés au tribunal…

Un avenir en pointillé pour les métiers dédiés …

Face à ces risques, 31% des DRH interrogés déclarent avoir mis en place des pratiques pour accompagner le risque d’image. 8% ont établis une charte dédiée. Des risques qui semblent trop peu considérés pour les entreprises, alors même que « les réseaux sociaux sont un outil où l’individu est mis au centre du dispositif de communication », rappelle Christophe Excoffier. Le contrôle reste donc l’apanage des grands groupes qui détiennent les moyens d’investir dans des métiers dédiés comme les community managers ou les responsables web 2.0. D’aucuns avancent que la majorité des entreprises demeure attentiste, et observe la potentielle valeur ajoutée de ces nouveaux métiers et le champ des possibles en termes d’organisation. Peut-être à juste titre, si l’on considère les propos d’Armand Mennechet pour qui « certains estiment que ce métier va disparaître tant l’usage du web 2.0 va s’étendre ».

Guilhem Cadoret

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